On essaie de se retrouver quelque part. On ne cesse pas de se donner rendez-vous quelque part. On ne cesse pas de s'assigner des rendez-vous quelque part. On veut s'y retrouver. On veut s'y sentir. On veut y jouir ensemble. On n'existe qu'au lieu du rendez-vous. On n'existe qu'au lieu où chacun se rend. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se rendre. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se rendre tout entier sous peine de ne jamais y accéder. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se vomir tout entier. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de vomir le chacun en lui. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se défaire par la bouche de ce qui vit en lui. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se défaire par la bouche des choses et des paroles vivantes qui le traversaient encore. On n'existe qu'au lieu où chacun est prié de se défaire par la bouche de tout ce qui n'est pas mort d'avoir été ressassé en lui.  On n'existe qu'au lieu où chacun se dépouille du vivant qu'il est. On n'existe qu'au lieu où ne reste plus en chacun que ce qui est identiquement mort en chacun. On n'existe qu'au lieu où la pensée morte de chacun se laisse enfin partager. On n'existe qu'au lieu où plus rien de singulier dans les corps n'empêche le partage de la pensée morte de chacun. On n'existe qu'au lieu où plus rien de singulier dans la parole n'empêche le partage de la pensée morte de chacun. On n'existe qu'au lieu où chacun est identiquement mort et obsolète. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun se rend. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun dépose les parpaings de pensée morte qui s'entassent en lui. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun empile les parpaings de pensée morte les uns sur les autres. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun reconnaît dans la dépouille de chacun les mêmes parpaings de pensée morte qui s'empilent les uns sur les autres. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun est ravie d'empiler ces parpaings de pensée morte identiquement moulés. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun travaille avec la dépouille de chacun à la construction d'une église de pensée morte. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun creuse un charnier où s'embrasser et se recueillir en l'église de pensée morte. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun fraternise enfin avec la dépouille de chacun au fond du charnier en l'église de pensée morte. On n'existe qu'au lieu où la dépouille de chacun ne se sent plus seule parmi les dépouilles de chacun au fond du charnier en l'église de pensée morte.

LA SOLITUDE VOUS PÈSE ? ELLE N'EST PAS UNE FATALITÉ. VENEZ ENTONNER LES CHANTS DE PENSÉE MORTE , CE JOUR, EN L’ÉGLISE DE PENSÉE MORTE . LA DÉPOUILLE DE CHACUN VOUS Y ATTEND. N’HÉSITEZ PLUS.

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